Revue du Web du 12 au 18 janvier 2015

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L’actualité de cette semaine c’est tout d’abord les 40 ans de la loi Veil, permettant pour la première fois un accès légal des femmes à l’avortement en France. A cette occasion, grande manifestation à Paris pour défendre ce droit fondamental encore et toujours menacé, notamment dans son accès effectif. Annonces aussi du gouvernement pour faciliter l’accès à l’IVG mais qui font malheureusement l’impasse sur un moratoire sur la fermeture des cliniques IVG.

Une sage-femme de la maternité des Bluets à Paris est, quant à elle, comparue en conseil de discipline pour avoir dénoncé les violences conjugales dont était victime une de ses patientes, suite à la plainte du mari de celle-ci.

Violences toujours, le Projet Crocodile sort une série de conseils aux harceleurs, mais aussi aux témoins de harcèlement.

Alors qu’aux USA la Cour Suprême accepte finalement de se saisir de la question de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, un article de Slate revient sur les relations entre mouvements LGBTQs et féministes et leurs divisions, en particulier sur les question de la GPA et de la prostitution, mais aussi sur la place des femmes dans les mouvements LGTBQs et l’invisibilation des lesbiennes.

Enfin, saluons les manifestations contre l’islamophobie qui ont eu lieu ce dimanche, alors qu’on assiste à une flambé d’actes racistes depuis les attentats à Charlie Hebdo, dont des agressions de femmes voilées.

Les Ourses à plumes

Revue du web du 10 au 16 novembre

cloud17Commençons cette revue du web par la victoire des femmes de chambre de deux hôtels de luxe. Après 35 jours de grève, le personnel a obtenu une augmentation de salaire de 3 à 6%. Ce qui reste cependant ridicule comparé aux sommes amassées par leurs entreprises.

Autre sujet, l’abondance de sujets de médias dits « féminins » sur la sexualité et les choses que les femmes ou les hommes aiment ou n’aiment pas, avec des conseils ridicules et des injonctions qui font demander à une chroniqueuse du Mouv’ : « Et le sexe libre et consenti, c’est du poulet ? »

Les idées reçues sur la sexualité, sont aussi à faire évoluer du côté des gynécos, comme le montre ces témoignages de lesbiennes. La société a encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine… Sur un sujet au coeur des luttes LGBT, le droit à la PMA, revendiqué par les lesbiennes, est souvent l’objet de nombreuses critiques, qu’une analyse démonte une par une.

Côté international, l’Inde a fait tristement parler d’elle cette semaine, avec la révélation de stérilisations de masse, qui conduisent à la mort de nombreuses femmes. Celles-ci sont souvent incitées financièrement à subir des opérations dans des conditions déplorables.

En Egypte, un magazine féministe de bandes-dessinées va bientôt être lancé. L’objectif est de parler de sujets tabous, de droits des femmes, mais aussi des violences commises à leur égard. Une initiative au format original, dont on a hâte de lire les bulles…

Finissons cette revue du web, avec une action anti-féministes. Le magazine Time a mis en ligne mercredi 12 novembre ses propositions de mots à bannir en 2015. Les utilisateurs du forum anonyme 4chan se sont donné le mot pour faire gagner l’expression « féministe », avec des votes massifs. Le média n’a rien fait pour contrer ce vote, alors que la visée sexiste de l’attaque était claire. Pourtant, nous avons aujourd’hui encore bien trop besoin de ce mot, en France ou ailleurs, les violences physiques ou morales à l’encontre des femmes, les inégalités, le sexisme ambiant, sont autant de raisons de se battre, d’être féministes. Nous sommes les premières à vouloir que ce mot disparaisse, lorsque nous n’aurons plus toutes ces raisons de lutter.

Les Ourses à plumes

Revue web spéciale 23 septembre : Journée internationale de la Bisexualité

weareeverywhereLa revue de web des Ourses arrive un peu plus tard cette semaine car nous voulions la faire coïncider avec le 23 septembre, qui est la Journée internationale de la Bisexualité.

La bisexualité c’est le fait d’être attiré-e par des personnes de genres différents. Le terme a été questionné, de par la binarité de genre qu’il suppose, et certain-e-s lui préfèrent « pansexuel-le-s » ou « polysexuel-le-s » (à ne pas confondre avec « polyamoureux/ses »).

Cette thématique a pleinement sa place dans un webzine féministe puisque le patriarcat étant fondé sur la supposée complémentarité (et hiérarchisation) des genres, tout ce qui vient fragiliser l’hétérosexualité comme construction politique va dans le sens de l’émancipation des femmes.

La bisexualité a ceci de particulier qu’elle remet en cause radicalement la binarité de genre, en refusant les cases « hétéro/homo » et s’oppose donc à l’homonormativité qui s’est largement développée ces dernières années. Son caractère dérangeant apparaît clairement dans les attaques que subissent les bi-e-s, qui relèvent de l’invisibilisation, la stigmatisation, les insultes, voire le harcèlement moral. Cette biphobie commence à être dénoncée de plus en plus, à l’exemple du Tumblr La Bisexualité m’a tuer, qui vise à sensibiliser à la biphobie, ou encore dans un article critique sur la pansexualité dans Dr Who (sisi) paru sur Yagg.

C’est en 1999, il y a donc 15 ans, que la Journée internationale de la Bisexualité a été fixée au 23 septembre. Le mouvement bi est encore jeune, et cette année ce sera la première fois qu’un rassemblement aura lieu à Paris (18h Place Stravinsky).

Ce rassemblement est organisé par l’association Bi’cause, à peu près seule assoc exclusivement bie en Ile-de-France, et soutenu par le Centre LGBT Paris/IDF, FièrEs, le MAG Jeunes LGBT, et SOS Homophobie. Il a d’ores et déjà permis de mobiliser le milieu LGBT de façon un peu plus volontariste que les années précédentes.

Cela se traduit par des visuels, des articles, comme celui de Barbi(e)turix, ou encore des albums photos, à l’image de celui de SOS Homophobie PACA qui nous livre les petits papiers rédigés par des lycéen-ne-s sur le sujet. Et l’excellente et toute neuve revue lesbienne Well Well Well consacre un Data à la biphobie chez les lesbiennes. Une raison de plus de courir l’acheter !

Le blog Biplan de Yagg recense les initiatives de la journée, partout en France et dans le monde. et rappelle que les mots-clés utilisés sur les réseaux sociaux sont : #BiPride, #BiVisibilityDay, Bi’cause, ou encore Journée de la bisexualité.

La fierté ou la visibilité sont en effet au cœur de la démarche. C’est donc logiquement que les (rares) médias non communautaires axent leurs articles sur cet angle. Ainsi Aufeminin choisit une approche people, qui malheureusement montre le chemin à parcourir puisque sont mises dans le même diaporama des stars bies et lesbiennes…ce qui en creux révèle la difficulté à trouver des stars ayant fait leurs coming-out.

Pour en savoir plus, rappelons que SOS Homophobie a sorti une enquête l’an dernier qui revient précisément sur l’invisibilisation et la stigmatisation des bisexuel-le-s.

Revue du web du 8 au 14 septembre

Cette semaine a étcloud17é marquée par une victoire : la Maternité des Lilas ne sera pas transférée à Montreuil. Une issue qui semblait inespérée malgré plusieurs mois de lutte.

Pour continuer sur les luttes des femmes, un documentaire vient de sortir en salle, « On a grévé », avec pour sujet la lutte de femmes immigrées salariées dans l’hôtellerie, qui en ont eu marre de se faire exploiter. Un exemple à suivre, et qui montre que les plus exploitées peuvent aussi réussir à se battre et gagner.

Les injustices femmes-hommes restent encore nombreuses à combattre. La nouvelle secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, ne l’a pas nié dans ses premières déclarations. On le constate au quotidien, ne serait-ce qu’au supermarché, où des produits similaires tels que rasoirs ou crèmes sont ciblés pour les hommes et les femmes avec des prix plus élevés pour celles-ci, ce qu’on appelle la « woman tax » sur les réseaux sociaux.

Finissons par deux bonnes nouvelles, l’apparition d’un petit nouveau dans les médias féministes : le magazine lesbien Well Well Well. Mais aussi l’organisation pour la première fois d’un rassemblement à Paris pour la journée internationale de la bisexualité, le 23 septembre.

Les Ourses à plumes

Revue du web du 25 août au 1er septembre

La Une de cette revue web du 1er septembre, c’est bien sûr la disparition du ministère des Droits des femmes, remplacé par un secrétariat d’Etat du Ministère des Affaires sociales et de la Santé.  Ce nouveau recul et la lecture de la condition féminine qu’il traduit est dénoncé par de nombreuses organisations féministes, avec un appel à manifester le 2 septembre.

Poursuivons avec 3 enquêtes concernant les femmes qui ont fait du bruit cette semaine :

– Le modèle allemand a-t-il du plomb (féministe) dans l’aile ? Une étude montre que les femmes allemandes gagnent en moyenne moitié moins que les hommes. Les causes sont toujours les mêmes : des métiers moins bien payés et des temps partiels imposés. Reste que l’autonomie financière des femmes est alors gravement menacée.

– En France, bien sûr, l’accès des femmes au travail n’est pas plus assuré. Une enquête publiée jeudi par le Centre d’études de l’emploi signale que les femmes avec enfants touchent encore des salaires inférieurs à ceux des femmes sans enfant, qui en moyenne font plus d’heures. En creux, le rappel de l’inégalité du partage des tâches et l’insuffisance des services publics.

– 3e étude, plus joyeuse et qui a fait beaucoup parler d’elle,  celle démontrant que les lesbiennes ont plus d’orgasmes que les hétéros. Barbi(e)turix approfondit la question…

Et enfin, l’anecdote du « top du marketing sexiste », cette semaine, Sanofi propose aux Italiens une appli pour supporter sa femme pendant ses règles. Elégamment appelée SOS PMS, elle était censée promouvoir un médicament pour lutter contre le syndrome prémenstruel…donc à destination des femmes !