La revue de web des Ourses arrive un peu plus tard cette semaine car nous voulions la faire coïncider avec le 23 septembre, qui est la Journée internationale de la Bisexualité.
La bisexualité c’est le fait d’être attiré-e par des personnes de genres différents. Le terme a été questionné, de par la binarité de genre qu’il suppose, et certain-e-s lui préfèrent « pansexuel-le-s » ou « polysexuel-le-s » (à ne pas confondre avec « polyamoureux/ses »).
Cette thématique a pleinement sa place dans un webzine féministe puisque le patriarcat étant fondé sur la supposée complémentarité (et hiérarchisation) des genres, tout ce qui vient fragiliser l’hétérosexualité comme construction politique va dans le sens de l’émancipation des femmes.
La bisexualité a ceci de particulier qu’elle remet en cause radicalement la binarité de genre, en refusant les cases « hétéro/homo » et s’oppose donc à l’homonormativité qui s’est largement développée ces dernières années. Son caractère dérangeant apparaît clairement dans les attaques que subissent les bi-e-s, qui relèvent de l’invisibilisation, la stigmatisation, les insultes, voire le harcèlement moral. Cette biphobie commence à être dénoncée de plus en plus, à l’exemple du Tumblr La Bisexualité m’a tuer, qui vise à sensibiliser à la biphobie, ou encore dans un article critique sur la pansexualité dans Dr Who (sisi) paru sur Yagg.
C’est en 1999, il y a donc 15 ans, que la Journée internationale de la Bisexualité a été fixée au 23 septembre. Le mouvement bi est encore jeune, et cette année ce sera la première fois qu’un rassemblement aura lieu à Paris (18h Place Stravinsky).
Ce rassemblement est organisé par l’association Bi’cause, à peu près seule assoc exclusivement bie en Ile-de-France, et soutenu par le Centre LGBT Paris/IDF, FièrEs, le MAG Jeunes LGBT, et SOS Homophobie. Il a d’ores et déjà permis de mobiliser le milieu LGBT de façon un peu plus volontariste que les années précédentes.
Cela se traduit par des visuels, des articles, comme celui de Barbi(e)turix, ou encore des albums photos, à l’image de celui de SOS Homophobie PACA qui nous livre les petits papiers rédigés par des lycéen-ne-s sur le sujet. Et l’excellente et toute neuve revue lesbienne Well Well Well consacre un Data à la biphobie chez les lesbiennes. Une raison de plus de courir l’acheter !
Le blog Biplan de Yagg recense les initiatives de la journée, partout en France et dans le monde. et rappelle que les mots-clés utilisés sur les réseaux sociaux sont : #BiPride, #BiVisibilityDay, Bi’cause, ou encore Journée de la bisexualité.
La fierté ou la visibilité sont en effet au cœur de la démarche. C’est donc logiquement que les (rares) médias non communautaires axent leurs articles sur cet angle. Ainsi Aufeminin choisit une approche people, qui malheureusement montre le chemin à parcourir puisque sont mises dans le même diaporama des stars bies et lesbiennes…ce qui en creux révèle la difficulté à trouver des stars ayant fait leurs coming-out.
Pour en savoir plus, rappelons que SOS Homophobie a sorti une enquête l’an dernier qui revient précisément sur l’invisibilisation et la stigmatisation des bisexuel-le-s.